Il existe des différences évidentes entre les politiques menées par la Gauche et la Droite. Dans les domaines où le pouvoir politique national
détient toute faculté, des secteurs régaliens comme la politique étrangère, la sécurité ou l'éducation nationale, les clivages entre Gauche et Droite sont indéniables.
Sans parler de ces professeurs d'école qui ne s'abstiennent pas bien souvent de faire part de leur opinion, de leur regard sur tel ou tel
pouvoir, en ne respectant pas leur devoir de réserve et négligeant de considérer l'influence de leurs propos sur les élèves ; je suis de ceux qui pensent que la sensibilité politique est une
question de choix, de convictions et non de condition sociale.
Les différences Gauche-Droite sont à chercher dans la manière de prendre ou d'appliquer les décisions. En général, la Gauche suscite moins de
réticences ou de méfiances dans la sincérité de sa politique, grâce à cette dominance de l'articulation sociale de notre pays. Alors que les résultats de ses actes politiques sont souvent
éloignés de la réalité et médiocres. Elle nous montre une plus grande aptitude à maîtriser le tissu associatif et syndical. Elle sait profiter de l'existence de ces structures afin de disposer de
relais pour expliquer, défendre et faire accepter sa politique sur le terrain. Elle a cette culture des défilés sociaux, des grèves, des manifestations de rue.
D'ailleurs, rares sont des responsables associatifs, syndicaux qui ne se réclament pas adhérents ou sympathisants d'un parti de Gauche. Plus souvent par « convention historique » que par une
conviction franche.....
La Droite ne met pas suffisamment en valeur certains militants de la société civile (associations, syndicats, etc.), de la France populaire, les
autodidactes. En ce sens, ceux qui sont de cette frange de la société s'imaginent qu'à Droite, on est accepté et reconnu que si on fait partie des apparatchiks, et pas quand on fait valoir pour
seul diplôme sa passion pour la politique, son expérience du terrain, son militantisme social...
Ils pensent ne pas pouvoir atteindre les postes de direction et que les places qui leur seraient accordées et même réservées sont : colleurs d'affiches et distributeurs de tracts...
Les Français n'ont pas été habitués à un langage de vérité politique. Pendant longtemps, on leur a demandé de ne pas s'inquiéter, ni pour leur
avenir, ni pour celui de leurs enfants. On les a endormis avec des discours spécieux, excessivement teintés d'optimisme.
Tout irait bien. Il fallait dormir tranquille. On leur a offert des fleurs, des roses, sans les avertir que ces dernières étaient épineuses.
La politique à mes yeux est noble. Elle permet de réaliser nos ambitions pour la société et de définir le modèle social dans lequel on aimerait
vivre ou voir grandir ses enfants. On met des idées au service de tout un peuple, de tout un pays et cela pèse sur le destin des gens.
Je suis partisan d'une société de liberté, d'ordre, de fermeté, de générosité, d'humanisme, ainsi que d'équité et pas seulement d'égalité. Je
pense à cette équité qui prend en considération la personne, avec sa somme de handicaps et de difficultés pouvant se distinguer de ceux d'une autre, chacun recevant en fonction de ses besoins.
Personne ne doit être exclu de la solidarité, de la générosité de l'État, afin d'éviter la naissance de nouvelles classes de pauvres. Surtout dans la classe moyenne, portant le poids de la
plupart des cotisations à payer, des impôts de notre pays.
Je préfère adopter une politique de société où l'on favorise les capacités, les promotions, on récompense le mérite, et où l'on protège les plus
nécessiteux, non pas pour survivre, mais pour sortir de leur piteuse condition. Plutôt que celle d'une société où l'on interdit d'interdire et décide par idéologies.
Je crains cette France où même ceux qui sont chargés de faire respecter la loi républicaine la boycottent, alors qu'ils affirment aimer et
vouloir défendre la démocratie. Je m'oppose à une France démodée, une France de chantage. L'autorité doit s'exprimer tout en accordant une place à l'écoute, au dialogue. La fermeté n'exclut en
rien la compréhension. Mais faudrait-il rappeler que la première fonction d'un dirigeant, c'est de prendre des décisions ?
La démocratie n'existe qu'à travers un respect des institutions de la République, des droits de la Constitution. L'arme démocratique souveraine
reste l'élection libre et non l'opposition systématique ou la résistance stérile. On ne peut pas lutter d'un côté contre la dictature politique et accepter d'un autre la dictature de la
rue.
Chacun doit s'exprimer ou manifester en fonction de ses certitudes sans vouloir imposer ses choix, humilier son interlocuteur. Le compromis vaut
largement l'ego de chacun.
La Gauche gagne fréquemment à reculer lors d'une action politique contestée par la rue, tandis que la Droite perd souvent à ne pas s'affirmer
d'emblée comme elle est et à avancer avec le masque de l'hésitation, de la crainte. Elle rechigne à mener une politique de Droite qui défendrait, entre autres, la liberté économique, celle
d'entreprendre et de réussir.
Arole LAMASSE
« J'aime celui qui rêve l'impossible »