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  • : ARL
  • : Ne jamais dire que tout est fatalité...Même lorsqu'on croit que tout est fini, notre chemin est toujours parcouru par un plus grand que soi !Je préfère la réalité à la vérité toute faite des autres qui ne s'exprime que dans les discours... mais, je ne cesse point la recherche de ma vérité, cette quête du sens qui permet de trouver la voie de son bonheur, la lumière. (les articles syndicaux ou de politique syndicale sont au titre du syndicat Autonome à la RATP)
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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 17:03
Le boulevard Saint-Michel à Paris, le 11 mai 1968 (AP)

40 ans, 40 ans depuis mai 1968.

Cette époque marqua la société française par l’intensité des luttes engagées par plus de 10 millions de grévistes, le nombre de travailleurs révoltés contre leur patron pour améliorer leurs conditions de travail, des étudiants mobilisés pour accompagner une demande de changement sociétal, de mode de vie.

 

Etait-ce la lutte finale ?

 

Faut-il aujourd’hui liquider cet héritage de mai 68 ?

 

Il n’empêche que cela a été l’avènement de nouveaux droits :

 

·        pour les femmes : disposition de leur corps, égalité avec les hommes dans la famille, etc.

·        pour les travailleurs : baisse de la durée du temps de travail, augmentation collective des salaires de 30 % en moyenne, etc.

·        pour les syndicats : possibilité de distribuer des tracts dans les entreprises, de disposer de cadres syndicaux, etc.

·        pour les jeunes : meilleur accès des classes populaires aux études, etc.

 

L’esprit de liberté, du loisir, s’imprégna de la France et sur tous les murs fleurit la phrase suivante : « il est interdit d’interdire ».

 

On croyait en ce temps avoir réalisé l’essentiel, le plus difficile...

Et pourtant, il a fallu des années après réduire de nouveau le temps de travail avec la ferme intention pour ceux qui l’ont promu d’aboutir à une société de loisirs, du temps libre, de partage du travail, et non comme cela s’est traduit de manière opportune par le patronat, une occasion pour amplifier de façon inconsidérée dans les entreprises : la productivité et la flexibilité, sans que personne ne s’en émeuve outre mesure...

 

La réduction du temps de travail décidée par les politiques de l’époque s’est mise en place en faisant fi de cet esprit de mai 68, cet héritage si précieux de l’« interdit d’interdire ».

 

En effet, il nous reste cette impression tiède que l’on a oubliée la notion de liberté, celle de la liberté de travailler comme bon semblait aux salariés, afin de ne pas tomber dans des travers exploitables à outrance par le patronat, ceux des heures de travail supplémentaires.

 

De plus, faudrait-il encore rappeler que la modération salariale voire le gel des salaires dans certains cas, fut la condition sine qua non du bénéfice de l’accord sur la réduction du temps de travail.

 

La réalité est que les salariés ont payé leur temps libre de leur poche. Ainsi, chaque travailleur s’est approprié des jours de repos supplémentaires. Il en est ainsi devenu le propriétaire exclusif. Ce qui laisse entendre que se délaisser de ces journées de repos ne peut être gratuit.

 

 

Donc, si l’on est attaché à la liberté de travailler et d’entreprendre, personne dans ces conditions ne saurait décider à la place d’un salarié de l’utilisation de ses journées de RTT, acquises au prix fort...

 

Par ailleurs, suivant la même logique, le chantage au travail, au maintien de son activité professionnelle sous le prétexte fallacieux d’abandonner gratuitement des jours de repos RTT est condamnable et inadmissible de la part de certains patrons qui font poindre dans le cas contraire, des licenciements ou des délocalisations.

 

Bientôt, ce sera l’anniversaire des 10 ans des 35 heures, et voilà que les salaires ne suffisent plus dans une société où les prix passés en euro, dépassent parfois l’entendement, que des hommes et des femmes travaillent et n’ont point le pouvoir d’achat nécessaire pour profiter de leurs journées de RTT.

 

Pas d’argent pour emmener sa famille, ses enfants en vacances, alors que le temps libre ne manque pas.

 

Mais où est passé cet esprit de mai 68 dont nous nous revendiquons : liberté de travailler, liberté de s’amuser, liberté tout simplement...

 

Mai 68 n’a pas aliéné le travail, contrairement à ce dont se sont empressés à faire croire certains individus, mais ses acteurs ont révélé par leur soulèvement sa forme digne, le besoin absolu d’être rémunéré de façon juste, à la hauteur de sa fonction, sa responsabilité.

 

Si mai 68 rime avec prise de conscience, impatience, liberté, « sous les pavés la plage », mai 2008 parait plutôt rimer avec revendications, résistances, blocages, grèves, interdictions, suspicions, individualisme, rigidité intellectuelle.

 

Oui, les volontés diverses et variées de mobilisation n’ont jamais été aussi vivaces dans la société, ceci non pas pour des causes transcendant le personnel, mais répondant à un caractère particulier.

Alors Mai 68, mai 08, il y en aura d'autres, des mois de mai !

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