Non à la Discrimination positive ??

Lettre ouverte au Président de la République française :

 Non à la discrimination positive ??

                                                                                                                                                                                                                                                                 

                                                                                                                                                                              Arole LAMASSE

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Copies : associations Outre-mer ; presse

Paris, le 11 novembre 2008,

                                                                                                                                                                                                          

Monsieur le Président,  

Depuis l’élection historique de monsieur Barack OBAMA le 4 novembre 2008 à la présidence des États-Unis d’Amérique, on a tout entendu.

Les partis politiques sans aucune distinction ont cherché à récupérer à bon compte le fait que le peuple ami américain avait vaincu ses peurs présupposées, les préjugés ethniques pour accorder sa confiance à un candidat Noir dans un pays qui connût la ségrégation raciale, il y a à peine 40 ans. Mais ces partis politiques ont oublié de regarder leur fonctionnement, en parfait décalage avec ce qu’est devenue la société.

Lors des échéances électorales, les candidats de la diversité sont envoyés autant par la Gauche que la Droite dans des circonscriptions ou communes jugées perdues à l’avance pour les uns comme pour les autres.

Dans un département comme la Seine St-Denis où 30 % de la population est issue de l’immigration, aucun maire n’est de cette diversité par exemple…

En Amérique, le rêve de feu Martin Luther King s’est enfin accompli avec une telle résonance de douceur. Celui pour qui un jour les Noirs ne seraient pas jugés en fonction de la couleur de leur peau, mais sur la foi de leur compétence, leur talent, avait vu juste.

Cette situation ringardise notre pays la France sur le terrain de la diversité, bien qu’il soit porteur depuis des années de valeurs humanistes, de liberté, d’égalité et de fraternité.

En dehors de votre geste pour la nomination au sein du Gouvernement de la république de plusieurs personnes issues de la diversité de la société française à des postes de premier plan, notre pays reste encore assimilé pour beaucoup de nos compatriotes à une exception de réussite et de visibilité professionnelles, politique pour ceux qui sont désignés par les termes : minorités visibles.

La France peut et doit mieux faire pour tous ses enfants qui enrichissent son identité.

Elle est attendue dans le monde pour que l’on soit certain du fait qu’elle n’aime pas les gens issus de la diversité sociétale seulement quand ceux-ci se trouvent dans d’autres pays.

Notre rang de grand pays défenseur des valeurs des Droits de l’homme et du citoyen est désormais jugé tout aussi bien sur la place qu’occupent les citoyens de la diversité.

Et je crois que c’est à ce prix de réussite de la mixité sociale à tous les niveaux (politique, professionnel, médiatique) que notre rang mondial sera conforté et respecté.

On ne peut plus laisser du temps au temps, sinon c’est prendre le risque de se couper pour longtemps avec le peuple français qui a soif, non pas d’une discrimination positive donnant l’impression de privilégier les uns par rapport aux autres en faisant fi de l’environnement, l’origine sociale, mais d’une diversité réussie. Une conception que j’ai développée dans mon ouvrage littéraire (Ma France : Haine ou Confiance) et qui a l’avantage de n’exclure personne, surtout les ultramarins que l’on écarterait sous le prétexte fallacieux que se sont des Français depuis plusieurs siècles.

Malheureusement, quand un ultramarin croise un autre individu dans la rue, il n’est pas considéré à travers sa pièce d’identité française, mais il est d’abord vu, apprécié et remarqué sur la couleur de sa peau. L’ultramarin en France métropolitaine est amplement intégré parmi les Noirs de France (Antillais comme Africains).

Alors, monsieur le Président, je vous renouvelle ma demande d’étudier avec attention les remarques que je vous ai adressées sur des mesures précises que vous pouvez prendre afin de donner un signe sur la compréhension de l’évolution de notre société française et son impatience vis-à-vis de ses dirigeants politiques entre autres.

Ainsi, des efforts pourraient être portés sur la place que nous accordons à la diversité de notre pays à des postes d’envergure au sein de grandes entreprises publiques, comme P.D.G. par exemple.

En tant que secrétaire général de l’association majeure des jeunes ultramarins, le MEJOM (Mouvement Européen des Jeunes d’Outre-Mer), je peux vous assurer de la forte attente de la jeunesse ultramarine de signes, de gestes forts de votre part en tant que père de la Nation afin qu’elle arrive à se réconcilier avec cette part de sa mémoire mêlée au colonialisme ou à l’esclavage, pour enfin se dire : ce n’est que le passé, les choses ont changé. En effet, ce sont des périodes dans lesquelles les « minorités » étaient reléguées à des tâches subalternes, ingrates et parfois dévalorisantes. Aucune chance ne leur était donnée pour faire la preuve d’une quelconque capacité à des postes répondants réellement à leurs possibilités.

Cette jeunesse ne comprendrait pas qu’elle ne soit pas associée à un partage de sa vision d’avenir sur ce débat de la diversité, désormais enclenché avec un devoir de résultats.

Le MEJOM qui concentre en son sein un nombre important de jeunes ultramarins reflétant tous les océans sera toujours disponible pour aider la république à comprendre la situation et être le relai des espérances de cette jeunesse motivée auprès des dirigeants.

La France diverse vous regarde et elle espère.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes salutations très respectueuses.

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Arole LAMASSE

(Auteur du livre Ma France : Haine ou Confiance

Paru aux éditions Paulo RAMAND)

Responsable syndical

Responsable association Outre-mer                

Email : aroli@free.fr